Cépage et dégustation

Le Cabernet Franc (rouge)

C’est le cépage des grands vins rouges du Val de Loire et de Chinon en particulier. On considère qu’un cépage révèle toute sa complexité, tout son potentiel aromatique à la limite nord de sa zone de culture. C’est pourquoi il trouve toute sa dimension à Chinon, l’une des plus septentrionales des appellations de vin rouge de France. Il serait originaire du Pays basque espagnol. Son implantation dans le Val de Loire remonterait au XIe siècle. François Rabelais en fait mention dans Gargantua : « Ce bon vin breton, qui poinct ne croist en Bretagne, mas en ce bon pays de Véron. » (Le « véron » est une partie de l’appellation chinon). « Breton », l’autre nom du Cabernet Franc. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe en effet pas moins de quatre théories expliquant l’utilisation du nom « breton » pour qualifier le principal cépage rouge du Val de Loire, appelé aujourd’hui « Cabernet Franc ».

  • Vers le XIe siècle, le transport fluvial sur la Loire et ses affluents était géré par des bateliers bretons. Ils livraient en Touraine les plants de Cabernet Franc venant d’Aquitaine et, au retour, ils ramenaient chez eux le vin de la région : le « vin des Bretons ».
  • Plus tard, au XVIe et au début du XVIIe siècle la puissante famille Le Breton, dont le père Jean Le Breton était régisseur des travaux du château de Chambord, et son fils, Claude Le Breton, secrétaire du roi aux Finances, a largement fait planter ce cépage en Touraine et notamment dans la région de Chinon.
  • Enfin, nous devons à François Rabelais le premier écrit évoquant clairement le nom de « breton » pour ce cépage (voir ci-avant).
  • Et si cela ne suffisait pas, au XVIIIe siècle, le cardinal de Richelieu séjournant en Guyenne (l’Aquitaine), fit planter sur ses terres de Chinon et Bourgueil par son intendant l’abbé Breton des milliers de plants venant de Bordeaux. Ainsi, sur les actes notariés concernant ces vignes, on précisait « plants de l’abbé Breton », devenus, par la suite « plant breton ».

(M. Le comte Odart, L’Ampélographie universelle ou traité des cépages les plus estimés dans tous les vignobles de quelque renom, 1845 et Roger Dion, Histoire de la vigne et du vin en France des origines au xixe siècle, Paris, CNRS éditions, 2010.)

 

Il est rond, un peu enveloppé

mais quel beau corps.

Le Chinon Rouge

La gamme de Chinon Rouge est variée et s’étend des vins friands et légers aux vins les plus puissants et structurés. S’il est travaillé en mono-cépage, les vignerons sélectionnent consciencieusement leurs parcelles et les vinifient parfois séparément pour les assembler entre elles jusqu’à donner au vin, le caractère qu’ils souhaitent.

Dans tous les cas, la robe a des reflets pourpres, allant de la cerise jusqu’au violet. Le nez exhale les fruits rouges –fraise, framboise, cerise, groseille- ou les fruits noirs compotés –mûre, cassis, groseille- d’où les épices douces exhalent –cannelle, vanille, cardamone-.

En bouche, le Chinon est souple ou corsé. Il se marie avec tout type de plat du plus simple au plus complexe, de l’entrée jusqu’au dessert en passant par le fromage.

Il est rond un peu enveloppé, mais quel beau corps !

L’accroche des vins de Chinon, qui n’est pas sans évoquer les géants rabelaisiens, se définie comme suit :

  • Rond  : impression donnée par un vin gourmand aux tanins soyeux.
  • Enveloppé  : décrit le volume en bouche d’un vin riche et harmonieux.
  • Corps  : caractère d’un vin qualifiant sa consistance, son intensité et sa puissance.

Potentiel de garde : Les vins s’épanouissent dans les deux ou trois ans ; les plus structurés gagnent à être attendus 10 ans, voire beaucoup plus selon les millésimes.

Température de service : 14° C

Le Chinon Rosé

Le Chinon rosé est issu du Cabernet Franc dit « Breton ». Il peut être de saignée -32 % des Chinon rosés -, de pressurage direct – 17 % – ou mixte – 42 % -. Seules 8 % des exploitations ne produisent pas de Chinon rosé. Il gagne cependant du terrain car sa production a doublé en l’espace de six ans pour atteindre aujourd’hui 12 % des vins de l’AOC.

Sa robe va du saumon très pâle au rose intense. Le nez évoque la pêche ou le litchi. Il est souple, parfois aux arômes de rose et de petits fruits rouges ou bien encore de pamplemousse. C’est le roi de l’apéro.

Température de service : 10° C

Le Chenin (blanc)

Le Chinon blanc est issu du Chenin dit « Pineau de Loire ». Sa présence dans le chinonais est cependant très ancienne. Il existe même un lieu-dit du nom de Champ Chenin à Savigny-en-Véron.

Il s’épanouit dans les terroirs argilo-calcaires. Le chenin est « le » cépage des vins blancs du Val de Loire. À Chinon, il donne naissance à de grands vins secs.

Température de service : 10° C

Le Chinon Blanc

Le Chinon blanc est une rareté puisqu’il ne représente que 3 % de l’encépagement et que sa production plafonne à 2 000 hectolitres en moyenne par an. Seuls 44 vignerons en produisent sur les 173 que compte l’appellation. La robe est un subtil Or pâle. Le nez révèle les agrumes. Il est floral et minéral, frais en bouche.

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